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Articles et réflexions - Agriculture

Liste des articles par ordre d'apparition sur cette page:

- L'agriculture biologique est aussi productive que l'agriculture "conventionnelle" et bien mieux encore...

- L'agriculture biologique peut nourrir le monde, mais pas seulement!

 

L'agriculture biologique est aussi productive que l'agriculture « conventionnelle » et bien mieux encore...

 

  Le dernier livre de Marie-Monique Robin, Les moissons du futur, (disponible à la bibliothèque Malraux) donne du baume au cœur. Oui, l'agriculture biologique peut faire aussi bien que l'agriculture « conventionnelle », et parfois même mieux comme le montrent les recherches de l'Institut Rodale aux Etats-Unis. Campus vert Strasbourg s'en est assuré.
      
   

   Comme le rappelle Marie-Monique Robin dans son dernier ouvrage, les défenseurs de l'agriculture chimique prétendent qu'un passage à l'agriculture biologique provoquerait une chute des rendements de 40%. Des expériences scientifiques sérieuses nous disent tout le contraire.

  En 1947, le businessman américain John Irving Rodale crée l'Institut Rodale avec pour objectif de promouvoir l'agriculture biologique. Trente ans plus tard en 1980, sur des terres prêtées par cet Institut et en collaboration avec ce dernier, un agronome du nom de Richard Harwood commence à expérimenter les différences entre l'agriculture biologique et l'agriculture conventionnelle à Kutzon en Pennsylvanie.
Il entreprend alors de cultiver du soja, du maïs et du blé, les trois cultures les plus répandues aux Etats-Unis.  Pendant trente ans, jusqu'en 2011, six parcelles sont alors cultivées côte à côte, dont deux de manière conventionnelle et quatre en bio. Dans les deux premières, on utilise pesticides et engrais chimiques comme le ferait un agriculteur conventionnel ordinaire alors que dans les quatre autres parcelles, pas une goutte de pesticide n'est répandue et le sol est nourri à l'aide de fumier de bovins et de légumineuses (trèfle, luzerne). Que constate-t-on trente ans plus tard?

Des rendements supérieurs en cas de sécheresse
 
Durant les trois premières années, les rendements bio ont été inférieurs aux rendements en conventionnel. Les parcelles cultivées de manière biologique ont eu besoin d'un temps d'adaptation face à un sol qui avait été auparavant appauvri par l'usage récurrent de pesticides. Mais sur les 27 années qui ont suivi, les rendements entre le conventionnel et le bio ont été les mêmes. Et là où le bio se démarque c'est lors des sécheresses où les parcelles bio ont été plus productives que les conventionnelles. Un sol plus riche en matière organique dans le cas de l'agriculture biologique permet de mieux résister à ce genre de sécheresses ou encore à des pluies diluviennes que ne le permet l'agriculture conventionnelle.

Au delà des rendements, le bien être économique, social et environnemental

  En outre, comme le rappelle Mark Smallwood, l'actuel directeur de l'Institut Rodale, comparées  aux parcelles « conventionnelles », les parcelles bio ont demandé 40% en moins d'énergie et dégagent 40% en moins de gaz à effet de serre dans la mesure où leur sol plus riche permet de mieux conserver le carbone. Et Smallwood d'ajouter qu'à l'hectare une parcelle bio permettait de rapporter 1 100$ quand une parcelle conventionnelle n'en rapportait que 400. L'agriculture biologique a décidément tant d'arguments à faire valoir face à la puissance de l'industrie chimique...


Maxime Orhon

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L'agriculture biologique peut nourrir le monde, mais pas seulement!

 

  En 2007, on se souvient que le rapport de la FAO (l'Organisation des Nations Unis pour l'alimentation et l'agriculture) avait affirmé haut et fort que l'agriculture biologique pouvait nourrir le monde. Cet argument a été retenu mais beaucoup  qui figurent dans le rapport sont moins connus.    Campus Vert Strasbourg (qui entretient un jardin biologique partagé à la Meinau) résume ici les points forts de l'agriculture biologique pointés par la FAO.

  L'agriculture biologique pratiquée à grande échelle permettrait de mieux répondre à plusieurs  problèmes majeurs qui s'annoncent dans le monde: le réchauffement climatique, l'augmentation des prix du pétrole et  la baisse des ressource en eau.
  Elle semble aussi être une solution en vue de la souveraineté alimentaire et de la fin de la mise sous tutelle des paysans par l'industrie agroalimentaire.
 

 

 

  La lutte contre le changement climatique:   L'agriculture biologique est une pratique efficace pour lutter contre le changement climatique dans la mesure où elle prend soin de maintenir la matière organique (humus) dans les sols en recourant davantage à la couverture végétale des sols . Or plus la matière organique est importante, et plus les sols conservent le CO2 et limitent l'émission de gaz à effet de serre. Les sols exploités par l'agriculture intensive se composent de moins en moins de matière organique et ne peuvent pas stocker le CO2.
  Ainsi l'agriculture biologique est d'abord moins productrice de gaz carbonique ( utilisation de moins de machines et de pesticides faits à partir du pétrole) et elle permet en plus au sol de mieux conserver le carbone.
Selon le chercheur américain David Pimental, si les USA se convertissaient totalement au bio, cela annulerait l'équivalent des émissions de CO2 de 158 millions de voitures.

 Face à l'augmentation des prix du pétrole: De même il ne faut pas oublier que l'agriculture intensive existe grâce au pétrole qui permet les productions d'engrais ou de pesticides. Mais ce pétrole est voué à disparaître. L'agriculture biologique permet ainsi de ne pas être dépendant de cette énergie.

 Face à la baisse des ressources en eau:   La  pratique de l'agriculture biologique permet de conserver une haute qualité des sols riches en humus et matière organique comme signalé ci-dessus et d'éviter l'érosion. De tels sols retiennent davantage l'eau ce qui permet de faire des économies en matière d'irrigation et aussi de meilleures récoltes en cas de sécheresse.
  En respectant et stabilisant les écosystèmes, l'agriculture biologique permet aussi d'atténuer la gravité des famines dans certaines régions.
  L'agriculture biologique à grande échelle permettrait de réduire la part de la consommation de l'eau mondiale qui sert à hauteur de 70% pour l'agriculture.

 Rendre les paysans indépendants des grands groupes industriels et sauvegarder leur santé: L'agriculture intensive est un coût qui entraine souvent l'endettement de nombreux paysans (pour acheter les semences et les engrais) qui sont parfois victimes de maladies dues à l'utilisation des intrants chimiques. Depuis mai 2012, la France reconnaît le lien entre la maladie de Parkinson et l'utilisation de pesticides.2
  En Argentine, le Programme pro Huerta mis en place dans les années 1990 a permis à près de 3 millions de personnes de se nourrir en mettant en place des jardins potagers. Des ingénieurs sont chargés d'apprendre à la population à devenir auto-suffisants en réutilisant ses semences pour resemer et en pratiquant une agriculture saine. Cela à d'abord un avantage écologique mais aussi économique puisque les producteurs restent ainsi indépendants des grands semenciers comme Monsanto.

 

Maxime Orhon

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Date de création : 22/01/2013 @ 14:18
Dernière modification : 22/01/2013 @ 14:39
Catégorie : Articles et réflexions
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