« La viande du riche mange le grain du pauvre . » Le végétarisme : une alternative positive pour l'humanité.
A l'heure actuelle dans les débats politiques, dans les différentes campagnes qui se sont succédé et celles qui vont arriver, on entend fréquemment parler d'écologie, des questions de société sur la nourriture, la santé … Cependant, peu de réponses claires et faisables individuellement sont données par nos représentants.
Il existe pour autant une frange mineure de notre société qui se préoccupe plus ou moins directement de ces différentes questions : les végétariens.
On constate en effet que le nombre de végétariens augmente au fil des ans.
Cependant, bien que le terme soit identique pour chaque personne qui se dit végétarienne, il existe différentes raisons de l'être et donc des types de consommations elles aussi variées.
On peut distinguer quatre grandes orientations pouvant amener un individu à devenir végétarien : la souffrance animale, l'écologie, la santé et enfin les croyances. Dans cet article seules les deux premières orientations vont être détaillées.
Un traitement inhumain pour nos assiettes.
Dans un premier temps, de nombreuses associations dénoncent les traitements des animaux au sein de l'empire de l'élevage industriel. En effet, l'élevage en batterie des poulets est bien loin de l'idée que l'on se fait du poulet à l'air libre : une cage de 250cm² pour une poule pondeuse qui ne verra jamais la lumière extérieure, entassée dans un hangar avec des milliers de ses congénères. Les poulets de chair, eux vivent pour la plupart dans de grand hangars sans fenêtres qui peuvent contenir jusqu'à 100 000 volailles où ils peuvent à peine bouger, mutilés (on leur coupe le bec) pour ne pas se blesser entre eux. On l'oublie souvent mais une vache pour donner du lait doit mettre au monde un veau que lui sera dès la naissance retiré. Ce traitement qui choquerait tout le monde si on faisait la même chose chez des humains est monnaie courante dans le domaine de l'élevage intensif.
Il existe un documentaire (« Earthlings ») très prenant qui traite de la souffrance animale disponible gratuitement sur internet.
« La viande du riche mange le grain du pauvre »
La seconde raison, et non des moindres, de devenir végétarien concerne l'écologie, vaste sujet dont la majeure partie de nos dirigeants se préoccupe soit disant.
En effet, de nombreux rapports montrent l'augmentation des gaz à effet de serre, de la pollution, de l'appauvrissement des sols, des maladies cardiovasculaires … Or un rapport de la FAO (Organisation des Nations Unis pour l'alimentation et l'agriculture) publié en 2006, et dont on parle peu, précise que l'activité humaine ayant le plus d'impact sur les changements climatiques n'est pas le transport mais la production de bétail qui augmente toujours plus.
Il faut savoir que la production d'un kilogramme de viande bovine nécessite 323m² (fourrage compris) de surface agricole contre seulement 6m² pour un kilo de légumes ou de pommes de terre par exemple.
De la même façon, la consommation en eau est dix fois plus importante pour produire un kilo de viande bovine (15500 L) qu'un kilo de céréales (1300 L). Selon les scientifiques du Stockholm International Water Institute (SIWI), nous allons devoir revoir la composition de nos repas en raison de la raréfaction des ressources en eau et de la croissance démographique mondiale d’ici à 2050. Les problèmes d'alimentation sont donc à relativiser quand on sait que deux tiers des terres agricoles françaises sont monopolisées par l'élevage : un tiers de pâturage et un tiers de cultures servant à nourrir ces mêmes animaux.
De plus, les tourteaux de soja qui servent à nourrir le bétail viennent principalement de l’Amérique du sud où ils sont produits dans de gigantesques exploitations agricoles. Dans ces différents pays (Brésil, Argentine, Paraguay), la monoculture du soja, souvent OGM, arrosé de glyphosate, s'est faite au prix de la déforestation.
Il est donc nécessaire d'amorcer dès maintenant ce que l'on peut appeler une prise de conscience écologique en essayant de réduire progressivement sa consommation de protéines animales même s'il faut pour cela briser nos traditions carnivores si présentes dans nos sociétés occidentales...
Simon Beluet